L'oeuvre sociale de la Révolution française

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des délais, et l’impatience populaire n'en acceptait

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 207

aucun. Après le 14 juillet, les paysans, groupés par la grand peur, restent unis, armés; ils déclarent la guerre aux châteaux ; ils se refusent à acquitter plus longtemps des impôts exécrés. La féodalité était abolie de fait. L'Assemblée, dans sa séance du 4 août, consacra l’œuvre de l’émeute. Saisis, à la nouvelle de toutes ces insurrections, d'un enthousiasme qui n'allait pas sans quelque calcul, les députés des ordres privilégiés renoncent, on à vu plus haut dans quelles conditions, à leurs droits féodaux. Puis ce fut le tour de la dime : les curés, qui la savaient impopulaire, donnèrent l'exemple du sacrifice. Les prélats, bien que mécontents, furent obligés de suivre. En vain cherchèrent-ils, quelques jours plus tard, à revenir sur cette concession, qu'ils estimaient faite à la légère et sans valeur: leur tentative tourna contre son objet. L'Assemblée, qu'elle indisposa, se laissa persuader par Mirabeau que les dimes étaient la propriété de la nation, non du clergé; et, revenant, elleaussi, sur sa première décision, elle en vota, non le rachat, mais la suppression pure et simple.

Quelques mois plus tard, la Constituante va beaucoup plus loin : elle laïcise les biens du clergé. Pour parer à la détresse du Trésor, il était impossible d'augmenter le chiffre des impôts.

Comment, dès lors, éviter la banqueroute? Le