L'oeuvre sociale de la Révolution française

300 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE cratie curiale y concourüût. Ils essayèrent donc de gagner les membres du clergé paroissial à leurs vues, par des promesses et des menaces, en leur montrant l’esprit philosophique triomphant, en leur rappelant l’obéissance qu'ils devaient à leurs supérieurs ecclésiastiques. Mais le bas clergé était peu disposé à se laisser entrainer dans cette croisade réactionnaire. Pénétré de reconnaissance envers celte Assemblée, qui lui avait promis un « traitement raisonnable » et de perception facile, il se refusait à voir en elle une ennemie de la religion catholique : ses élus reconnaissaient l'autorité des évêques comme prêtres; ils la rejetaient comme députés; leur appui restait assuré, et peut-être plus que jamais, à la cause réformatrice. La laïcisation des biens ecclésiastiques n'eut donc, malgré l’importance de cette mesure, que faiblement troublé la France, si la Constituante, au cours de ses travaux, ne se fût aliéné cette démocratie curiale, qui avait assuré sa victoire, et ne l’eût amenée à devenir l’ennemie de la Révolution.

IL. — L'Assemblée mécontenta d’abord le clergé en donnant à l'individu la liberté de conscience, en admettant les dissidents dans l’État. L'idée de tolérance continuait à être rejetée avec horreur par la société ecclésiastique comme une pensée impie et sacrilège. Si quelques prêtres, Grégoire par

exemple, ont pris en main la défense des confes-