L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 341

Déclaration des Droits. Le pape ne pouvait donc exercer en France qu’une autorité purement spirituelle. Les prêtres étaient des fonctionnaires publics, puisqu'ils étaient salariés par l'État: le pape n ‘avait pas le droit de les nommer. D'autre part, tout pouvoir émane de la nation qui en confie l'exercice à un mandataire : les fonctionnaires ecclésiastiques, comme les autres, devaient être élus. Enfin la carte de la France épiscopale était un véritable chaos : à côté d’évèchés trop vastes, d'autres trop petits. Ne convenait-il pas d'introduire un peu d'ordre dans cette confusion, de donner à tous les diocèses une étendue à peu près identique? Bien plus, à l'heure où l'on cherchait à ruiner toute trace de l’ancien régime, n'importaitil pas de remanier toutes les circonscriptions religieuses, et de faire coïncider le département, l'unité politique nouvelle, avec l'unité ecclésiastique, le diocèse?

Ces réformes étaient d'autant plus souhaitables qu'elles auraient pour conséquence de rétablir dans sa pureté la discipline de l'Église primitive : les canonistes du Comité prétendaient l’établir à grand renfort de textes. Le pape a-t-il été toujours le chef absolu de l'Église? Non ; au début, il était un simple évêque, dont l'autorité effective était limitée au diocèse Romain, et dont la suprématie nominale

était une sorte de symbole, destiné à rappeler