L'oeuvre sociale de la Révolution française

312 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE l'unité de. la foi chrétienne. Longtemps, il avait été vrai, d'une vérité incontestée, que le concile à

seul qualité pour parler au nom de l'Église, que le pontife ne peut lier les consciences sans avoir fait 4

ratifier sa décision par les Pères assemblés. Et le clergé de France n’avait-il point encore adopté cette opinion en 1682? D'autre part, il était incontestable qu'au début du christianisme les fidèles avaient élu leurs pasteurs. Les textes, à cet égard, ne permettaient aucun doute; et n’avait-il pas subsisté, pendant nombre de siècles, ‘des vestiges significatifs de cette antique coutume : l'élection des évèques par les chapitres des cathédrales, pour ne prendre qu'un exemple ? Les souverains laïques et les papes s'étaient mis d'accord pour altérer cette . Constitution primitive, ruiner l'indépendance de l'Église au prolit de leur autorité. N'appartenait-il pas justement à l’Assemblée de ruiner ces abus, et de restaurer, avec les droits de l’homme, la saine tradition chrétienne ?

Telle fut l'œuvre que se proposa le Comité. Le projet qu’il soumit à la Constituante, et qu'il intitula Constitution civile di clergé pour bien marquer sa volonté de ne pas toucher au dogme, peut se résumer ainsi qu'il suit : I] y aura désormais un évèché et un seul par département. Plus d’archevêques; mais dix évêques, qui porteront le titre de métropolitains, remplaceront dans la nouvelle hié-