L'oeuvre sociale de la Révolution française

320 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE tions, sous peine d'être punis comme perturbateurs de la paix publique.

Le roi, blâmé par le pape, hésitait à sanctionner ce décret décisif. Plusieurs de ses conseillers les plus influents, Loménie de Brienne, entre autres, élaient découragés. Une lettre presque menaçante de l’Assemblée, des mouvements tumultueux à Paris triomphent de ses dernières velléités de résistance : il céda. Le pape lui-même répugnait encore à prendre nettement position. Il blâämait le décret du 27 novembre; mais il n’osait exprimer publiquement son blâme. Il demande aux évèques de France de lui adresser leurs observations: il déplore plusieurs des nouvelles dispositions législatives : mais 1l se garde de faire croire qu'il désire le retour pur et simple à l’ancien état de choses. En somme, il voudrait qu'on lui proposât une formule de conciliation ; il se réserve et attend.

Mais il ne put garder longtemps cette attitude : l'ardeur du haut clergé français l’entraîna à des mesures décisives. Tous les évêques, en effet, sauf quatre (dont Talleyrand), s'étaient refusés à prêter le serment qu'on leur demandait. Beaucoup de prêtres suivirent leur exemple. D’autres, qui s'étaient d'abord, avec plus ou moins d'équivoque et de restrictions, conformés aux décrets de l'Assemblée, se rétractèrent bientôt. Dans les villes seulement, el surtout dans les grandes villes, le clergé