L'oeuvre sociale de la Révolution française

322 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE essentielles, l'administration des sacrements, par exemple? Comment, par suite, n'eût-il pas lutté contre ces intrus qui usurpaient sa place, son rôle, son salaire, qui élaient en outre des schismatiques et des excommuniés ?

Mais la querelle ne resta pas confinée aux murs des Églises. Depuis la condamnation pontificale, les ecclésiastiques, qui ont adhéré à la Constitution civile, sont exclus de l'Église et mis en interdit. Les sacrements qu'ils administrent restent sans effet; les époux qu’ils unissent ne sont pas mariés; les mourants qu'ils absolvent meurent non absous. Reconnaître leur ministère, c'est être damné. Alors un grand trouble s'empara des consciences; et beaucoup, qui avaient acclamé la Révolution, parce qu'elle leur apportait la liberté, la renièrent, dès qu'elle leur parut compromettre leur salut. Au nombre de ces croyants — fort nombreux — que le souci de leur âme transforma en ennemis déclarés du nouveau régime, il faut placer au premier rang le roi Louis XVI. Il avait accepté, bien qu'avec désespoir, l'amoindrissement de sa dignité; il ne se résigna pas à prendre pour directeurs et pour chapelains des prêtres schismatiques. L'œuvre de la Constituante acheva de lui sembler une tentative abominable et athée, négation des lois divines ethumaines; et, pour ne pas s'y associer plus longtemps, bien plus pour