L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 327

vendéenne de se déclarer en France dès 92, si la victoire de Valmy n'avait, pour un temps, arrêté la marchede l'étranger. Privés de l'appui des coalisés, les fauteurs de la guerre civile jugèrent plus prudent de ne pas se déclarer encore. En attendant l'heure propice au soulèvement, ils cherchèrent patiemment à recruter de nouveaux soldats; ils travaillèrent à réconcilier, dans une haine commune, les défenseurs de l'Ancien Régime, et ceux qui l'avaient abattu, ceux qui se soulevaient pour conserver ou recouvrer leurs droits féodaux, et ceux qui s'étaient soulevés pour les abolir. Ce fut en vain que la Convention tâcha d’arrêter les progrès de cette nouvelle croisade. Malgré les décrets de la Législativequ'oncontinuaitd'appliqueravecrigueur, les prêtres réfractaires échappaient aux recherches, et gardaient leur action. Il eût fallu surtout détacher les paysans du clergé insermenté. Mais comment atteindre ce résultat? L'Assemblée attribua le mécontentement du peuple à la crainte qu'on ne supprimät le culte catholique et ses ministres ; elle voulut apaiser ces craintes, et déclara solennellement que le salaire des prêtres faisait partie de la dette publique, et qu'elle n’avaitjamaissongé à priver les fidèles des ministres de lareligion catholique.

Mais ces bonnes paroles ne pouvaient produire aucun effet. Ce que le peuple des croyants demandait, c'était l'abolition de la Constitution Civile.