L'oeuvre sociale de la Révolution française

328 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Aussi, lorsqu'après la trahison de Dumouriez nos troupesrétrogradèrent, abandonnant la Belgique et le Rhin, lorsque la réquisition, la levée en masse, parurent le signal prochain de la défaite de la Révolution, l'insurrection éclata, menacante. Après la Vendée, le soulèvement girondin,qui ne tarda pas à prendre, dans certaines provinces, un caractère nettement royaliste, et où il était facile de retrouver la main des prêtres réfractaires. Comment résister à tant d’ennemis? Le peuple de Paris, affolé, entrevoyait partout des traîtres, exigeait le châtiment immédiat des prétendus coupables. L'Assemblée, exaspérée, prit des mesures terribles. Après avoir, en quelque sorte, mis la tête des insermentés à prix, en accordant une prime à qui les dénoncerait, elle porta, le 23 avril, un décret plus rigoureux encore. Jusque-là, les prêtres séculiers seuls avaient élé astreints à prêter le serment civique, parce qu'ils étaient seuls capablesde devenirfonctionnaires; lesréguliers, rendus à la vie civile, avaient obtenu la libertédes autres citoyens. Désormais les anciens moines, comme les anciens curés, durent prêter sermentàla Constitution. La nation ne voyait en eux que des ennemis contre lesquels elle prenait des garanties: tous les ecclésiastiques qui refuseraient de se soumettre, de donner les gages qu'on exigeait d'eux, ceux mêmes qui, ayant satisfait aux dispositions légales, seraient

axés d'incivisme par six citoyens, seraient traités