L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 329 comme des suspects, c'est-à-dire punis du bannissement, et parfois de la mort.

La Convention alla même plus loin. Loin de persécuter le clergé constitutionnel, elle l'avait soutenu de sa protection et de son autorité. Elle s'attaque maintenant à lui comme aux réfractaires, lui reprochant de n'avoir pas su conquérir une plus grande influence. S'il avait été vaincu, c'est qu'il s'était désintéressé de la Jutte : son manque d'énergie était une trahison. Mais si tous les prêtres, assermentés ou insermentés, abandonnaient ainsi la cause révolutionnaire, c'était donc que le maintien du culte catholique était incompatible avec le salut de la Révolution. Le cours naturel des choses amenait l'Assemblée, héritière de la Constituante, à adopter une politique religieuse absolument opposée. Déchristianiser la France, voilà quel sembla le véritable but à atteindre.

La tâche était ardue, etle programme comportait bien des risques. À tenter l'aventure, ne provoquerait-on pas, à l’intérieur, une insurrection plus formidable encore? Ne réunirait-on pas, dans une même haine contre la Révolution, les souverains et leurs peuples demeurés très croyants? Les guerres politiques, entreprises par les princes, ne deviendraient-elles pas des guerres religieuses et nationales? La prudence s'imposait aux Conventionnels.

Ils s'étaient donné pour première mission de repous-