L'oeuvre sociale de la Révolution française

330 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE ser l'invasion : ils ne détournèrent pas leurs yeux de l’œuvre qu'ils s'étaient fixée. Leur action anticatholique fut donc timide, incohérente, presque honteuse. Ils se bornèrent, en général, à sanctionner des vœux qu'on leur présentait, à ratifier des propositions qui n'émanaient pas d'eux. Parexemple, ils autorisèrent les prêtres à se marier, quand un certain nombre de prêtres mariés, condamnés par leurs évêques, leur eurent dénoncé l'obligation du célibat comme une atteinte aux droits de l'homme. Ils applaudirent, à plusieurs reprises, des déclarations déistes, même athées: mais ces discours ne furent suivis d'aucun effet; et la seule mesure antichrétienne, dont l'Assemblée prit l'initiative, fut la substitution au calendrier traditionnel du calendrier révolutionnaire. En faisant disparaître les saints de la vie de chaque jour, en désorientant les fidèles, surtout en établissant un jour de fête légal qui ne coïnciderait pas avec le dimanche, la Convention espérait détacher les populations du catholicisme; mais, si ces intentions étaient évidentes, leur succès était fort incertain, et, en tout CAS, Exigeait un long délai.

Gette politique temporisatrice de la Convention trouve des détracteurs. Les représentants, envoyés en mission dans les départements, appartiennent pour la plupart au parti des philosophes ; ils considèrent le catholicisme comme une supers-