L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 331 tition que la Révolution se doit à elle-même de déraciner. Le spectacle des insurrections locales à exaspéré leur haine ; loin du Gouvernement central, ils perdent de vue les dangers de la situation extérieure, et la nécessité de la prudence; tout-puissants, ils aspirent à inaugurer le règne de la Raison. En beaucoup d’endroits, ils sont encouragés et soutenus dans leur entreprise par un parti actif et assez important, notamment par les membres des clubs. Défenseurs enthousiastes de la Révolution, beaucoup de patriotes sont devenus ennemis mortels du christianisme. À leurs yeux, il suffit, mais il est nécessaire, pour sauver la France, de l'arracher à Rome. Comment y parvenir? Les mesures de douceur ont, depuis longtemps, fait leur temps; les ménagements ne sont plus de mise. Les persécutions contre les prêtres ont échoué; le peuple veut une religion. Il faut done céder sur ce point; mais il convient de fonder un nouveau culte, qui inspire à ses adeptes l'amour du nouveau régime.

Aussi, à la fin de 1793, l'histoire enregistret-elle une série très longue de profanations et d'actes sacrilèges d’une part, de cérémonies religieuses célébrées avec une pompe éclatante d'autre part. A. Dumont à Abbeville, Fouché à Nevers, Laignelot à Rochefort prennent l'initiative ou la