L'oeuvre sociale de la Révolution française

338 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLÜTION FRANÇAISE

souci de respecter la liberté individuelle et d’assurer la neutralité de l'État.

Ainsi le cours même des événements amenait au régime de la séparation. Pourquoi se refuser plus longtemps à accomplir un acte nécessaire ? Loin de prêter à aucune objection, la mesure proposée ne comportait que des avantages. Non seulement elle sauvegardait la dignité de l'État, qui ne serai plus obligé de traiter avec un clergé qu'il avait si violemment combattu; mais elle permettait encore, seule, de faire régner en France la véritable liberté de conscience, d'assurer l’unité nationale. À y regarder de près, elle apparaissait comme la conséquence naturelle et logique de la Déclaration des Droits ; elle était conforme aux exigences de la raison. On ne pouvait s’en écarter sans commettre un abus de pouvoir, sans méconnaître les véritables principes d’un gouvernement révolulionnaire. Aussi, entraînée par ces arguments, la Convention vota-t-elle la liberté des cultes, c’est-à-dire la séparation des Églises et de l'État (décrets des 18 septembre 1794, 21 février et 30 mai 1795). Ce régime devait rester en vigueur jusqu'au Concordat de 1802.

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