L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 355 avec les étrangers dans le parti des officiers. La constitution d’une milice citoyenne, en général patriote, compliqua encore les querelles : les militaires royalistes accablaient de leurs railleries les gardes nationales, les partisans de la Révolution parmi les troupes s’appuyaient sur cette force armée dévouce à la Révolution. L'indiscipline fut à son comble, et l’on vit les réquisitions adressées aux chefs de Corps par les municipalités en vue du maintien de l'ordre se heurter aux refus des officiers ou des soldats, suivant l'attitude des municipaux dans la crise politique; on vit des officiers réactionnaires abandonner leur garnison pour aller soutenir leurs coreligionnaires politiques dans les garnisons voisines, et des soldats patriotes quitter leur régiment pour passer à des régiments de principes plus avancés. Dès que des clubs se formèrent dans les différentes villes, les militaires gagnés au nouvel ordre de choses émirent la prétention d'assister aux séances des sociétés populaires au nom de leurs droits de citoyens, et les officiers qui s'y opposaient au nom de la discipline furent dénoncés par les clubistes. Les régiments formaient des comités, rédigeaient des adresses, s'envoyaient des députations, concluaient des fédérations avec les gardes nationales, liaient partie avec telle ou telle administration locale. L'armée était en complète dissolution.