L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 357

les troupes françaises, autres que les milices et gardes nationales, seraient recrutées par enrôlement volontaire,moyennant une prime payée aux engagés comme sous l'Ancien Régime, et elle garda les soldats de métier qui avaient contracté un engagement envers l’ancienne monarchie, jusqu'à l'expiration de cet engagement. Elle justifia ce procédé par des considérations pratiques et par un sophisme : le service obligatoire serait écrasant pour les finances de l'État et tyrannique pour la majorité, « celui qui engage volontairement quelques années « sa liberté fait la démarche d'un homme libre, « tandis que celui qui sera forcé d’obéir à la loi « fera l'action d’un esclave ».

Si l’armée était composée de citoyens, elle devait jouir du droit commun. D'où cette première conséquence : tous les citoyens-soldats auront également droit aux grades, et, comme «nul ne peut « ètre appelé à aucune fonction publique que par « le choix du peuple », dans l’armée l'élection sera le procédé de nomination aux grades; telle était du moins la théorie de Dubois-Crancé et des démocrates de l'Assemblée. Autre conséquence non moins importante : la liberté et l'égalité devaient être respectées chez les citoyens-soldats comme chez les autres citoyens, et il devait leur être permis de participer à la vie politique. La Constituante décida que les grades seraient accessibles à tous. Les grades subal-