L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 361

les côtés, spontanément, s'était formée pour veiller à l’ordre public une milice citoyenne : l’Assemblée, après le 14 juillet 1789, en ratifia l'existence sous le nom de gardes nationales. Les menaces des émigrés, l'attitude de l’Europe faisaient craindre à la jeunesse, enthousiaste de liberté, une invasion prochaine, et suscitait de tous côtés l'offre de servir la patrie au cas où il faudrait parer à ce danger et pour tout le temps qu’il durerait : le 44 Juin 1791, à la nouvelle de l’équipée de Varennes, la Constituante accepta cette offre, elle décréta, dans chaque département, «une conscription libre de gardes « nationales de bonne volonté », tous ceux des membres de la garde nationale qui se présenteraient comme volontaires seraient admis à servir à côté des troupes de ligne. Or, gardes nationales et volontaires représentaient vraiment le type des troupes citoyennes. Les gardes nationales comprenaient tous les citoyens actifs, c’est-à-dire pourvus des droits politiques, et ce n’était point «un corps mi-

litaire ni une institution dans l’État », mais « les « citoyens eux-mêmes appelés au service de la garde nationale »; les volontaires étaient des ci-

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toyens à qui était confiée sur leur demande, et momentanément, une arme pour défendre le pays en danger. La Constituante ne se crut pas tenue vis-à-vis des uns et des autres aux réserves qu’elle

observait vis-à-vis des troupes de ligne. Elle laissa