L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 385

voit les soldats de ligne déserter ou passer aux bataillons de volontaires; pour l'avenir, si l’on adopte, de préférence à la conscription, l'appel aux hommes de bonne volonté, on verra ceux-ci aller aux bataillons de volontaires plutôt qu'aux régiments. « Le recrutement ne peut s'opérer dans « l’état où est actuellement notre armée, dit Du« bois-Crancé; le seul moyen de lever cette insur« montable difficulté est de nationaliser l’armée en « la soumettant au même régime. »

Le régime exceptionnel appliqué aux troupes de ligne les mettait dans une situation inférieure. Mais d’autres troupes ont un régime non moins particulier et qui leur fait une situation privilégiée : les corps et les compagnies d'élite, les troupes de patrioles étrangers, qui sont et veulent rester autonomes. C'est là un autre outrage à l’égalité. Toutes ces prérogatives seront supprimées, tous ces corps seront assujettis à la règle commune et ramenés au type uniforme. Dans l'armée citoyenne, il ne doit point exister de soldats ou de corporations privilégiées.

La nation élit ses magistrats, la nation armée élira ses officiers. Dubois-Crancé dit le 7 février 1793 : « Il est temps de ramener tout au grand « principe d'égalité, qui veut qu'aucun administra« teurne le soit que par le choix libre de ses admi« nistrés. » Il ajoute : « Votre plus belle gloire est

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