L'oeuvre sociale de la Révolution française

386 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

« de conserver votre liberté et d’être égaux. Ché« rissez-vous les distinctions militaires? commen« cez par être soldats, méritez l'estime et la con« fiance de vos camarades, ils vous en donneront « le prix : ainsi le veut l'égalité des droits, ainsi « le veut la République. » Bailleul, le 14 février, déclare : « Le droit de nommer ses supérieurs « immédiats est le droit de cité du soldat, » Saint-Just proclame cet axiome dans la Convention sous une autre forme : « Les corps ont le droit « délire leurs officiers, parce qu'ils sont propre« ment des corporations », et il le répète dans ses Institutions. Ici encore les nécessités de la situation s'accordent avec les principes. Il faut pénétrer l’armée, comme la nation, de l'esprit républicain. Or ce sont les officiers qui réalisent le plus le type du militaire professionnel et sont le moins pénétrés de l'esprit civique. «Les états-majors « sont le bagage brillant du despotisme. » Quand les officiers seront recrutés par l'élection, le soldat n'élira que des citoyens de même origine, de même éducation, de mêmes sentiments que lui, des gens du peuple de convictions démocratiques, d'autant plus que, une fois l'armée rendue homogène par la fusion des volontaires et des troupes de ligne, les volontaires, les vrais soldats citoyens, auront la

prépondérance du nombre et feront élire des offi-.

ciers à leur image.

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