L'oeuvre sociale de la Révolution française

394 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Dans la nation, les divers groupes politiques, communes, districls, départements, presque indépendants en fait du pouvoir exécutif central et de la Représentation nationale, grâce à la Constitution de 1791, veulent maintenant s'en émanciper complètement, et le particularisme, le fédéralisme, comme l'appelle la Convention, menace de démembrer le pays. L'esprit de corps est un fédéralisme particulier à l'armée. La Convention veut réprimer le fédéralisme à la fois dans la nation et dans l’armée, établir « l'unité et l’indivisibilité » dans l’une et l’autre; il faut briser « tous les liens particuliers » et rattacher tous les Français «au centre commun », c'est-à-dire les divers groupements politiques du pays à la Représentation nationale, les divers corps de troupes au général en chef et à la Représentation nationale.

Il ne suffit pas que les militaires, individuellement, soient soumis à leurs officiers, et que les divers corps le soient au général. L'armée tout entière et le général qui la commande doivent l'obéissance au pouvoir civil, à la Convention nationale. La Convention représente la nation entière et la nation lui a délégué l’absolue souveraineté. La nation peut examiner les projets de ses représentants, exprimer son opinion à leur sujet; mais,une foisque la majorité de la Convention a décrété, toute la nation,

sans exception, doit s’incliner. De mème l'armée,