L'oeuvre sociale de la Révolution française

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réforme de la justice militaire du 12 mai. « Les routes sont couvertes de déserteurs. » La cavalerie et les troupes de ligne, l'arlillerie même, sont «engouées des généraux » et parlent de les défendre « contre tous les malveillants », c’est-à-dire contre les législateurs. La moralité faiblit, le brigandage est tel que «les troupes se font haïr ».

L'esprit républicain est peu marqué. Des troupes refusent de porter la cocarde nationale, d’autres se réjouissent des défaites de la Convention. L'armée, d’après Dumouriez, souhaite le rétablissement de la monarchie et de la Constitution de 1791. Les volontaires seuls osent «s'élever pour la République ». Les officiers, voyant dénoncer leurs chefs, « jJugeaient par un retour sur eux-mêmes que leur « élévation rapide aux grades Les exposait au même « Sort ».

L'armée est à l'image de la France d'alors où les nobles etles bourgeois, les royalistes, les feuillants et les Girondins luttent contre la classe populaire et les Montagnards. Et, dans les dispositions où l'ar-

mée se trouve, les prérogatives qu’elle a acquises sont pour elle desarmes contrelanation. Aussi Dumouriez, le commandant en chef de nos principales forces, “qui est un ancien soldat de métier, pis que cela, un soldat d'aventures, Dumouriez songe à exploiter le mécontentement des troupes à son profit. L'événement prouve à Dumouriez que son amée