La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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répondis que j'ignorais tout de cette affaire et que je donnerais ma démission puisqu'on feignait à tel point d'ignorer le Gouvernement. Plus tard la même affaire m'était rapportée par le représentant d’une autre puissance amie, avec ce détail complémentaire que la mission était restée sans effet. De toute façon je me démis verbalement de mon mandat et je consentis seulement à renoncer à ma démission lorsque j’appris que cette mission n’était pas délégatoire, mais simplement consultative.

La vérité, c’est que M. K. H. Kaltcheff était effectivement délégué par le roi Ferdinand pour discuter les conditions de paix, et M. Guéchoff le confesse lui-même en rappelant les circonstances de cette affaire que Damad Cherif Pacha, ministre de l’Instruction publique dans le cabinet Kiamil Pacha, avait communiqué au journal turc J#dam. Ce dignitaire ottoman affirme en effet que M. Kaltcheff fut informé par Kiamil Pacha que la Turquie était prête à signer la paix sur les bases suivantes : assurer l'autonomie de la Macédoine et de l'Albanie, conserver pour elle Andrinople avec le vilayet d’Andrinople et les îles, déclarer Dédéagatch port libre pour la Turquie et la Bulgarie.

M. Kaltcheff, déclare plus loin Damad Pacha, avait accepté toutes ces conditions, à l’exception de celle concernant la ville d’Andrinople.

Mais, quelque vingt jours après l'armistice, le roi Ferdinand reçut la nouvelle, émanant du Haut

Commandement, que l’armée bulgare s’était recons-

‘ Iv.-Ev. Guéchoff, La démence criminelle, Sofia, 4914.