La correspondance de Marat

70 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

(1/320 de pouce) du corps auprès duquel passaient les rayons de la lumière, et il l’attribuait à un pouvoir répulsif, par lequel les rayons s’éloignaient du corps, sans qu'il y eût eu de contact entre eux.

M. Marat est d’opinion que cette inflexion n'a jamais été exactement observée ni expliquée par ceux qui l’ont précédé; et, pour mieux réussir, il entreprend de prouver par une multitude de faits que tous les corps sont environnés par un atmosphère lumineux plus étendu que leur diamètre, et que les rayons qui forment les différentes couches de cet atmosphère, après s'être ployés vers le corps, convergent et se réunissent tous en différents foyers. Nous renvoyons le lecteur à l'ouvrage même, pour y voir les expériences citées à l'appui de cette hypothèse. Elles présentent une nouvelle loi d'optique, qui doit produire des effets importants dans la nature, et plus particulièrement dans le système planétaire. Au moyen de cette loi on peut déduire une explication naturelle du crépuscule, des apparences optiques des éclipses, et de plusieurs autres phénomènes, qui n’ont point encore été expliqués d'une manière satisfaisante, ce que notre anteur se propose de faire dans un ouvrage, duquel celui-ci n’est que l'extrait.

Notre auteur entreprend de démontrer qu'un rayon de lumière ne passe jamais en droite ligne par la sphère d’attraction d’un corps, etqu'iln’y passe jamais sans être décomposé. Sa démonstration est fondée sur des expériences faites d'après sa méthode d'observer dans la chambre obscure. Si ces expériences prouvent (comme elles semblent réellement le faire) que la lumière est toujours décomposée à la circonférence des corps, le prisme perdrait une grande partie de sa réputation, car, suivant cette hypothèse, la lumière doit être nécessairement décomposée au bord du trou fait au volet de la fenêtre pour introduire le faisceau de rayons destiné à l'expérience prismatique.

M. Marat est surpris que le chevalier Isaac Newton n'ait pas fait attention à cette circonstance dans sa théorie, après avoir