La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 69

N° 33.

Extrait du journal anglais intitulé Monthly Review, du mois d'octobre 1782. Traduit en français. Numéroté 33 dans la suite des pièces fournies par M. Marat à M. de Saint-Laurent.

Page 293, section IX: Découvertes de M. Marat, docteur en médecine, sur la Lumière, etc. — Nous avons mentionné précédemment les découvertes de cet ingénieux et laborieux physicien, sur le feu. La première édition de l'ouvrage qui nous occupe aujourd'hui a été épuisée presque aussitôt que publiée. On ne doit point en être surpris, puisqu'ila excité une curiosité particulière, annonçant une nouvelle révolution en optique, et l’entreprise de faire perdre à notre immortel Newton une de ses plus brillantes acquisitions dans cette partie des sciences. Les cartésiens les plus hardis et les mieux armés ont été souvent repoussés avec perte et confusion dans leurs attaques ; une contestation de plus de 30 ans a confirmé Newton dans la possession de ses découvertes, avec l'applaudissement unanime des Académies et des Sociétés savantes de l'Europe, tandis que M. Marat se présente avec une nouvelle légion d'expériences et d'observations pour renouveler le combat sous un nouvel étendard.

La réfraction et la réflection étaient les seules altérations qui fussent connues dans la direction des rayons de la lumière, lorsque le chevalier Isaac Newton répétant les expériences du D' Hook et du jésuite Grimaldi observa que les rayons venant du soleil, dans leur passage à une certaine distance des corps, éprouvaient un changement de direction, différent de la réfection et de la réfraction, auquel il donna le nom d'inflexion. Ce changement de direction, ou cette déviation, suivant lui, n’a lieu qu'à une très petite distance