La correspondance de Marat

96 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

XXXI LETTRE A …

(Décembre 1788)

Cette lettre à été communiquée par M. Pilotelle à La Chronique médicale, qui l’a publiée dans son numéro du 1° janvier 1904 (p. 27-28). Elle ne porte ni date ni nom de destinataire. Mais on peut, sans crainte d'erreur, la placer à la date de décembre 1788. Marat y fait allusion, en effet, à une déclaration relative à M. Bréguet; or, cette déclaration, qui a été plusieurs fois mentionnée dans des catalogues d’autographes ‘, est datée de Paris, 27 décembre 1788. C’est donc à peu près à la même époque qu'il faut placer cette lettre.

Monsieur,

En constituant M. Bréguet pour mon ‘exécuteur testamentaire, je lui ai remis mon testament olographe, je lui ai confié mon Élioscope et un verre à plusieurs lames, propre à rendre l’image solaire dans toute sa blancheur, en le chargeant de les remettre de ma part à MM: de l’Académie Roy. des Sciences. J'étais trop convaineu de lintégrité de M. Bréguet pour avoir craint, à l’article de la mort, de lui confier ce que j'avais de plus cher au monde: mais depuis que ma maladie a cessé d’être alarmante, je n’ai pu me défendre d'un peu d'inquiétude.

Connaissant ses liaisons avec quelques académiciens et

1. Voici, par exemple, une de ces mentions : « Déclaration autographe signée relative à son testament et à M. Bréguet, son exécuteur testamentaire, auquel il avaitsremis des iustruments d’optique et des manuscrits qu'il lui retire, soupconnant sa légèreté. Paris, 21 décembre 1788, 2 pages in-40, »