La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 103

Exclure du Parlement tout citoyen tenant unê place quelconque à la disposition du roi;

Enfin, décréter que la vérification des comptes du gouvernement et de l’état du trésor public soit ordonnée toutes les fois que trois membres de la Chambre basse en feraient la motion motivée.

À peine mon ouvrage fut-il dans le public que la fermentation devint générale. Les vices de la constitution se firent sentir; on en désirait la réforme; on désirait surtout une plus égale représentation du peuple. Ce souhait devint la toast favorite des sociétés populaires. La question en fut agitée en Parlement; le bill proposé et fortement appuyé : quelque temps après, le troisième bill passa en plein; peut-être les autres auront-ils un jour le même sort.

XXXV

LETTRE AUX REPRÉSENTANTS DE LA COMMUNE

(25 septembre 1789)

En publiant cette lettre dans le n° XVIII de L’Ami du Peuple (28 septembre 1789), Marat la fait précéder de quelques commentaires qui précisent les circonstances qui la motivèreut : « Je finissais, dit-il, la dernière phrase du n° XVI, lorsqu'un valet de l'Hôtel-de-Ville m'a remis, de la part de l'Assemblée des Représentants de la Commune, un ordre de paraître devant eux dans la soirée. Cet ordre était relatif au n° XV, publié dans la matinée. Je concois que les dures vérités qu'il contient ont dû déplaire : mais elles intéressent trop la sûreté publique pour que j'aie pu me résoudre à en adoucir un seul mot... Au demeurant, je ne me suis présenté à l'Hôtel-de-Ville que pour donner à ces MM. une preuve de ma déférence : je les prie de recevoir en passant cette petite leçon. Ils ne peuvent attaquer aucun des droits de