La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 109

XXXVI

LETTRE A M. JOLY

(45 octobre 1789)

Au début d'octobre 1789, Marat, dans le n° 24 de L'Ami du Peuple, avait violemment pris à partie un des membres de la Commune de Paris, M. Joly, pour des faits qui, exacts en euxmêmes, n'étaient point imputables à celui auquel Marat en faisait remonter la responsabilité. La Commune profita de cette erreur involontaire pour engager contre le rédacteur de L'Ami du Peuple des poursuites judiciaires, qui, tout en vengeant M. Joly, avaient le principal avantage d'interrompre la publication d’un journal peu favorable à l’administration de l’Assemblée communale. Le 8 octobre, Marat parvint à échapper aux troupes municipales, qui avaient tenté de le saisir. Des amis l'emmeuèrent à Versailles. Caché dans les environs de cette ville, il écrivit, le 15 octobre 1789, commeil l'a raconté lui-même dans son Appel à la nation, une longue lettre. à M. Joly; et, n'ayant plus son journal pour rendre publique cette lettre, Marat la fit ensuite imprimer et la publia sous ce titre : Lettre de M. Marat, l'ami du peuple, à M. Joly, avocat aux Conseils, membre et secrélaire de l'Assemblée des représentants de la Commune, et l’un des soivante administrateurs de la Municipalité *. C'est dans ce document que Marat fit, pour la première fois, suivre son nom de cette qualification « l'ami du peuple » qu'il ne quittera plus désormais.

Je ne vous rappelle point ici, Monsieur, votre dénonciation du numéro 24 de mon journal; vous la connaissez mieux que moi. Avant d’y répondre, me permettrez-vous

:. Paga 25. 2. Une brochure in-4° de 3 pages.

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