La correspondance de Marat

144 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

ils ont outragé les habitants de la ville de Sens, de Montargis,-de Melun; et parmi vous, Messieurs, mon nom a été souvent proclamé comme celui d’un écrivain qui méritait l'indignation publique. <

D'après un tel éclat, l'assemblée que vous présidez, Monsieur, pourrait-elle refuser d'entendre la justification d’un homme que son enthousiasme pour le bien public a peut-être égaré quelquefois, mais dont la conduite est intacte, et dont le cœur fut toujours pur?

Je supplie l'assemblée de vouloir bien demander à son Comité des rapports de lui mettre incessamment sous les yeux le mémoire que j'ai eu l'honneur de lui adresser; c’est un acte de justice que je réclame; et les Représentants de la Nation ne souffriront pas que le véritable Am DU PEUPLE, qui a constamment soutenu ses droits, qui a tout bravé, tout sacrifié pour lui faire connaître ses oppresseurs, soit continuellement menacé de perdre sa liberté après avoir perdu son repos.

LIV

LETTRE A PLUSIEURS MEMBRES DE L’'ASSEMBLÉE NATIONALE

(15 mai 1790)

Le n° 107 de L'Ami du Peuple (19 mai 1790), qui publie le texte de cette lettre, la mentionne ainsi : Copie d'une lettre de M. Marat adressée à plusieurs Membres de l'Assemblée Nationale, le 45 mai 1790.

Vous êtes, Monsieur, du nombre de ces patriotes éclairés et courageux que l’Ami du Peuple invite à parer le coup iterrible qui menace la liberté naissante. À peine