La correspondance de Marat

68 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

me feriez l'honneur de me venir voir dans mon ermitage, que ma belle et charmante cousine, Mad. la marquise de Conillac, vous amènerait avec elle ; mais, Monsieur, ce n’est point en présence des Grâces qu'on peut discuter les leçons d'Uranie, c’est dans la solitude des cabinets que deux amis peuvent se communiquer leurs idées, et je vous conjure, Monsieur, de m'accorder au moins deux jours, que vous me ferez passer délicieusement. Je ne vais pas quitter d’un instant vos deux ouvrages, et j'espère en avoir saisi les principes, les propositions et la théorie, lorsque j'aurai l'honneur de vous voir ; je sais déjà, par l'abbé de Tressan, que vous joignez à la profondeur de la science tous les dons qui la font aimer, et rien ne m'est plus honorable et plus cher que de voir que vous espérez du moins trouver des oreilles pour vous écouter; vous trouverez de plus l’homme du monde qui désire le plus avoir l'honneur de faire connaissance avec vous, et vous recevoir dans son ermitage. J'ai l'honneur d'être, avec la plus haute estime, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

(Signé) Tressa, L. G.

N° 32.

Bullet des Rédacteurs du Journal de Paris, à . le comte de Gouy, du 14 novembre 1778.

Les auteurs du Journal de Paris s'empresseraient de faire usage de l'annonce sur le feu élementaire qui vient de leur être envoyée, si l’auteur des découvertes précieuses qu’elle contient voulait se nommer ou au moins donner quelques indications qui pussent mettre les auteurs du journal à l'abri des reproches qu'ils pourraient essuyer du public en imprimant une note trop vague sur un sujet si important. *