La crise balkanique (1912-1913)

POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES EUROPÉENNES 51

de la France alliée à la Russie et amie de la Bulgarie, car ici aussi l'argent français est le principal levier de l'essor économique et politique du pays, le prince Ferdinand se résignait à faire les démarches nécessaires pour être reconnu par le Tsar. Stambouloff abandonna le pouvoir aux mains de M. Stoïloff qui eut comme successeur M. Daneff — tous deux partisans de la Russie; en plus, le prince héritier Boris se convertit à la religion orthodoxe, afin de calmer les inquiétudes de Ja diplomatie russe qui craignait de voir s'établir en Bulgarie une dynastie catholique. Ce rapprochement russo-bulgare sembla marquer un échec pour la politique autrichienne — l'intéressänt ouvrage La Trahison Bulgare publié par Balcanicus, nous renseigne qu'à la même époque, 1898, la Bulgarie liait définitivement sa politique à celle de l'Autriche par un traité secret signé par le premier ministre bulgare, M. Stoïloff (1)! Le jeu de bascule commençait dès cette époque pour la Bulgarie — il sembla et on l'a cru pendant longtemps que Ferdinand de Cobourg, en vue des intérêts suprèmes de son pays, ménageait les différentes politiques en présence; on admirait son habileté, l'Europe lui tressa

des couronnes quand en 1902, à propos des affaires

1. Voir La Trahison Bulgare, Balcanicus, p. 195.