La crise balkanique (1912-1913)

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POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES EUROPÉENNES 63

Indes devait être à l'abri de toute attaque; la Russie devenant puissance méditerranéenne, l'équilibre des forces était rompu et l'Angleterre croyait que cela serait à son désavantage. Aussi, à toute tentative russe de déboucher sur la mer libre nous voyons surgir, pour barrer la route, la flotte vigilante du Royaume-Uni. Gette politique traditionnelle de lAngleterre est facile à suivre à toutes les époques, particulièrement dans ce dernier demi-siècle.

En 1853, Palmerston, chancelier de la reine Victoria, sur les indications de sir Hamilton Seymour, organisa la guerre de Crimée et le désastreux traité de Paris qui d’un seul coup anéantit tout le lent labeur de la Russie dans la Mer Noire ; en 1871, c'était encore l'Angleterre qui protestait à la Conférence de Londres contre la décision impétueuse de Gortschakoff ; en 1878, la flotte anglaise protégea Constantinople et conduisit la Russie à la Conférence de Berlin. L'Angleterre encore s’opposa à la Grande Bulgarie conçue à San-Stéfano; en 1885, rassurée sur les sentiments bulgares, elle était la première à demander la ratification du coup d'état de Philippopoli. À chaque fois, profitant du moindre incident on la voit prête à mener le branle contre la Russie.

L'époque contemporaine devait assister à une trans-

formation complète dans la politique anglaise ; les