La France sous le Consulat

MORT DE PICHEGRU 95

qu'il a faite, que Pichegru s'est suicidé, écrasé sous le poids du malheur qui le poursuivait depuis le 18 fructidor, anéanti par la trahison qui l'avait livré, certain d’être condamné à mort ou de devoir la vie à son plus grand ennemi. Pasquier remarque, fort judicieusement que si le Premier Consul avait intérêt à se débarrasser de quelqu'un, ce n'était pas de Pichegru, qui était un homme discrédité et perdu, mais de Moreau, qui avait bien d’autres moyens de défense et bien d’autres partisans.

La réprobation soulevée par le meurtre du duc ’ d'Enghien avait mo- FN ne difié en faveur des Monsau (1763-1813). accusés l’opinion qui leur avait été d’abord très hostile. Moreau, dont sept juges sur douze avaient d'abord prononcé l’acquittement, fut finalement condamné à deux ans de prison. On avait pu établir ses relations avec Pichegru, mais non avec Georges. Les présomptions de sa complicité élaient insuffisantes pour motiver la condamnation capitale désirée par le Premier Consul, sauf à user ensuite de son droit de grâce. La peine de mort fut prononcée contre vingt des accusés, parmi lesquels Georges, Armand