La France sous le Consulat

L'ADMINISTRATION DES DÉPARTEMENTS 109

notabilité. Plus tard, le Sénatus-consulte du 16 thermidor an X donne aux collèges électoraux de département le droit de présenter au Premier Consul deux candidats pour chaque place vacante dans les conseils généraux, et le même droit aux collèges électoraux d'arrondissement pour chaque place vacante dans les conseils d'arrondissement. Les assemblées de canton désignent deux candidats, sur une liste des cent plus imposés du canton, pour chaque vacance dans les conseils municipaux des villes supérieures à 5000 habitants : dans les villes inférieures c’est l'assemblée de canton qui choisit les conseillers municipaux parmi les cent plus imposés.

Par les préfets qui dépendent du ministre de l'intérieur, par les sous-préfets et les maires, l’action du pouvoir central se transmet désormais dans les communes les plus reculées. Bonaparte, profitant de la destruction des anciens cadres et des anciens corps historiques, provinces, généralités, états provinciaux, parlements, et du nivellement opéré par la Révolution, reforge ainsi, en les simplifiant et en les fortifiant, les puissants instruments de l’ancienne administration, les intendants qui ressuscitent dans les préfets,

et les subdélégués dans les sous-préfets.

Pour le recrutement de ses préfets Bonaparte apporta le même éclectisme que dans celui de ses ministres el de ses conseillers d'Etat ; ce qu’il exigeait d'eux, avant tout, c'était le sens pratique et une grande capacité de travail. Aussi trouve-t-on dans la liste des préfets et des sous-préfets du Consulat d'anciens constituants et législateurs, d'anciens membres de la Gironde ou de la Plaine à la Convention, d'anciens ministres du Directoire, des royalistes ralliés. Ces choix inclinèrent l'opinion publique en faveur du nouveau système administratif qui avait été vivement critiqué au Tribunat. « Ce qu’on appréciait le plus, dit Pasquier”, ce

4, Mémoires, t. I, p. 148.