La France sous le Consulat

LES FINANCES ET L'ORGANISATION FINANCIÈRE 119

CHAPITRE IT LES FINANCES ET L'ORGANISATION FINANCIÈRE

Détresse et anarchie des finances en 1799. — Les collaborateurs de Bonaparte. — Les expédients. — Premières réformes. — Les contributions directes. — Autres revenus de l'Etat. — Les contributions indirectes. — L'administration financière. — Les ministères des finances et du trésor. — Le contrôle administratif et judiciaire. — La dette publique et sa liquidation. — La caisse d'amortissement. Relèvement du crédit de l'Etat. — La Banque de France. — L'agiotage. — Les résultats.

Pour se faire une idée des difficultés de l'œuvre accomplie par Bonaparte dans les finances, il faut jeter un coup d'œil sur leur situation à la fin de 1799. À vrai dire, suivant le mot de Gaudin, il n'existait réellement plus, à cette époque, vestige de finances en France. Le 20 brumaire an VII (11 novembre 1799) la caisse du Trésor ne renfermait que 167.000 francs en numéraire provenant d’une avance de 300.000 francs faitela veille. L'Etat était incapable de tenir ses engagements envers les rentiers, malgré la banqueroute des deux tiers décrétée par le Directoire en 1797; envers ses soldats, ses fonctionnaires, ses pensionnaires qu'il laissait mourir de faim; envers ses fournisseurs : envers les porteurs de son papier qu'il avait successivement frustrés. Les contributions directes, devenues, pour ainsi dire, son unique ressource depuis l’abolition de la plupart des impôts indirects de l’ancien régime, étaient absolument insuffisantes : de plus, elles ne rentraient pas dans ses caisses. L'Assemblée constituante en