La France sous le Consulat

GAUDIN 121

selon les propres expressions de Bonaparte, toutes les sources élaient taries ; tout était désordre, dilapidation, gaspillage *. Seuls, les joueurs de la Bourse, spéculant sur les variations de cette masse flottante de papier et sur la disproportion entre sa valeur fictive el sa valeur réelle, s’enrichissaient rapidement et étalaient un luxe scandaleux au milieu de la ruine générale.

Dans cette œuvre du relèvement et de la réorganisation des finances Bonaparte a eu pour collaborateurs des spécialistes éminents formés par l’ancien régime. Le premier d’entre eux estcerlainement Gaudin, ancien premier commis au contrôle général, qui à été ministre des finances depuis le 11 novembre 1799 jusqu'à la fin de l’Empire. « Tout ce qu'il est possible, a dit de Jui Bonaparte”, de faire en peu de jours pour détruire les abus d'un régime vicieux et remettre en honneur les principes du crédit et de la modération, le ministre Gaudin le fit. » À côté de lui, Mollien, sorti également de l’ancien contrôle général, administrateur puis directeur de la Caisse d'amortissement, enfin ministre du trésor, a rétabli le crédit de l'Etat, fixé les règles de la comptabilité, organisé le service de la trésorerie. Dufresne, ancien premier commis de

Marrin-Nicnez-Cnarces GauDin (1756-1844).

1. Napoléon, Fragment sur les Consuls. 2. Ibid.