La France sous le Consulat

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moins suivies que les écoles centrales, bien que leur nombre ne soitpas en rapport avec celui de la population *. Dans la 8° division militaire (Comtat-Venaissin, Provence, Comté de Nice), il n’y a que le dixième dela population sachant lire *. Tout est à refaire pour l'instruction primaire dans l’Aïn, le Doubs, le Jura, la Haute-Saône *. II en va de même dans les 24° et 25° divisions. En Bretagne, les villes mêmes manquent d'écoles primaires *. L'instruction primaire est nulle à Gap et : à Montélimar *. Il y a 56 écoles dans le département de la Seine, mais, dans chacune des 24 écoles de Paris on ne compte, en moyenne, que 40 élèves, soit le dixième des élèves qu'elles devraient avoir ‘.

La situation du personnel enseignant est aussi déplorable que celle des écoles. Les instituteurs n’ont pas le logement promis par la loi. Les parents ne leur paient pas la rétribution convenue et retirent leurs enfants dès qu'ils la réclament. Ils n’ont pas de quoi acheter les livres élémentaires. Dans telle localité à peine linstituteur peut-il payer l'encre de l’école. Beaucoup d’instituteurs joignent des habitudes d’ivrognerie et d’inconduite à leur ignorance et à leur incapacité.

Ainsi, conclut le rapport de Fourcroy, « la loi du 3 brumaire an ÎV, dans ce qu'elle pouvait avoir d’utile, n’est pas plus exécutée en l’an IX qu'elle ne l'avait été au début ». L'instruction secondaire est incomplète et languissante ; l'instruction primaire nulle ou dérisoire. Sans les anciens curés et les anciennes religieuses qui apprennent à lire aux enfants, la génération prochaine serait menacée de ne savoir nilire ni écrire. Pour conjurer ce péril, Fourcroy,

1. Rapport de Fourcroy dans Rocquain, Elal de la France au 18 brumaire. 2. Rapport de Français (de Nantes), Ibid.

3. Rapport de Thibaudeau. Zbid.

4. Rapport de Barbé-Marboïs. Ibid. ° 5. Rapport de Duchâtel. Ibid.

6. Rapport de Lacuée. Ibid.