La France sous le Consulat

« DIRECTION GÉNÉRALE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 175

quoique philosophe et ancien conventionnel, propose de confier aux curés l'instruction des enfants des campagnes.

L'instruction publique, au commencement du Consulat, réclamait done, comme les autres parties de l'Etat, une intervention de l'Etat suivie et efficace. Les procès-verbaux des conseils généraux en 1800, 1801, 1802, demandent le rétablissement des anciens collèges sous des formes appropriées aux nouvelles institutions politiques, el insistent sur l'incohérence de l’enseignement des écoles centrales, tantôt trop voisin de celui des écoles primaires, tantôt trop élevé et convenant mieux à des hommes faits qu’à des jeunes gens. Ces vœux concordaient avec les intentions de Bonaparte, qui, en dehors des spécialistes, ingénieurs, géomètres, physiciens, chimistes, officiers, fournis par les écoles spéciales, voulait, par une éducation el une instruction données par l'Etat, former, dans la classe moyenne, une pépinière de fonctionnaires adaptés au nouveau régime.

La loi du 30 ventôse an IX (21 mars 1801) constitue à linstruction publique une dotation particulière de 120 millions en biens nationaux. L'arrêté du 1* germinal an VII (22 mars 1800) réorganise le Prytanée français, c'est-à-dire l'ancien collège Louis le Grand maintenu pendant la Révolution, « dernier asile ouvert à l'instruction publique au milieu des ruines », lui attribue les biens de l'Université de Louvain et le divise en quatre collèges établis à Paris, à Fontainebleau, à Versailles et à Saint-Germain.

Le service des sciences et des arts, qui avait été créé le 26 décembre 1799 et confié au conseiller d'Etat Lacuée, est remplacé, le 8 mars 1802, par une Direction générale de l'instruction publique, rattachée au ministère de l'intérieur, laquelle fut gérée par Rœderer jusqu'au 14 septembre 1802, puis par Foureroy jusqu'au 16 décembre 1802.

C'est Fourcroy qui, sous l'inspiration du Premier Consul, rédigea le plan de réorganisation de l'instruction publique.