La France sous le Consulat

180 LA FRANCE SOUS LE CGONSULAT

CHAPITRE VII

LA PRESSE

La liberté de la presse pendant la Révolution. — L'arrêté du 27 nivôse an VIII et le Sénatus-consulte de l'an XII. — Surveillance de la presse par Bonaparte. — La presse française. — La presse étrangère. — Usage que Bonaparte fait de la presse.

La liberté de la presse, proclamée par la Révolution francaise, avait été inscrite dans les trois constitutions promulguées de 1791 à 1799. Nonobstant leurs déclarations formelles, cette liberté, pendant la Révolution, n’a été que le privilège des partis qui étaient les maîtres du gouvernement. Aussitôt au pouvoir, ceux-ci, Soit par les lois, soit par des mesures révolutionnaires, ont-supprimé les journaux et proscrit les journalistes qui leur étaient hostiles. L’arbitraire et le bon plaisir du gouvernement étaient le régime réel de la presse française lors du coup d'Etat de brumaire. he

Dans cet état de choses, il n’est pas étonnant que la Constitution de L'an VIII etle Sénatus-consulte organique de l'an X aient gardé le silence sur la liberté de la presse qui, de toutes les libertés proclamées par les différents gouvernements de la Révolution, était certainement celle dont on se préoceupait alors le moins. Des trois conslitutions de la période consulaire et impériale le Sénatus-consulte organique du 98 floréal an XII (18 mai 1804) est laseule qui en fasse au moins mention, en instituant une commission sénatoriale «chargée de veiller à la liberté de la presse. »