La France sous le Consulat

LE COSTUME 231

d'aucune sorte, perruques dont l'effet fut de procurer aux dames qui les adoptèrent des têtes pareilles à celles des citoyens, leurs adorateurs. » D’après Kotzebue, il faut à une Parisienne élégante de 1804: « 364 coiffures, aulant de paires de souliers, 600 robes et 12 chemises. » Un quatrain décrit en ces termes le costume des citoyens

de l'an VIT :

Habits gros vert ou gris de lin,

Ou d’autres couleurs mélangées,

Culotles, gilets de basin ; Les têtes ne sont pas changées.

Les modes masculines, grotesques et caricaturales avec les Incroyables du Directoire, sont plus sensées sous le Consulat, sans atteindre cependant une réelle élégance. « On ne porte plus guère de pantalons, en 1804, et les redingotes à plusieurs collets sont abandonnées aux domestiques. Le dernier négligé, dans lequel les élégants paraissent au spectacle, consiste en un chapeau à larges bords ; en culotte de velours ou de panne, comme en portaient autrefois les montagnards et les chaudronniers ; en bottes à la Souvarow, avec des revers jaunes ; un habit bien serré, pour mieux dessiner la taille, et des gilets à volonté. » Pour la coiffure, les hommes sont partagés entre la mode des cheveux sans poudre, frisés à la Titus ou à la Caracalla, et celle des cheveux courts et poudrés, mais très légèrement.

Bonaparte imposa un costume de cour. Ses fonctionnaires civils portèrent des uniformes brodés d'argent. Ceux qui n'avaient point d’uniformes assistèrent aux cérémonies et aux réceptions vêtus de l’ancien habit à la française de velours ou de drap, en culottes, bas de soie, souliers à boucles, le chapeau à claque sous le bras et l’épée de parade au côté. Le Premier Consul portait, dans les jours ordinaires, un des uniformes de sa garde, dans les grandes cérémonies, l’habit rouge brodé d’or, ainsi que ses deux