La France sous le Consulat

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pour « objets de ses recherches et de ses travaux, les langues vivantes, les antiquités et les monuments, l'histoire, et toutes les sciences morales et politiques », mais « dans leur rapport avec l’histoire », la spéculation, la théorie lui étaient interdites.

Tous les cinq ans, l’Institut devait dresser en quelque sorte le bilan intellectuel de la France, sous forme d’un tableau de l’état et des progrès des sciences, des lettres et des arts; proposer au gouvernement ses vues sur les découvertes utilement applicables aux services publics, sur les secours et encouragements nécessaires aux sciences, aux lettres et'aux arts, enfin sur le perfectionnement des méthodes employées dans l’enseignement public: de plus, chaque année, les classes de l’Institut devaient distribuer des prix variant entre 3.000 et 1.500 francs. Dans la pensée de Bonaparte, l’Institut devenait, sous la surveillance du gouvernement, le régulateur des sciences, des lettres et des arts, le contrôleur de l’enseignement public, bref une sorte de Sénat intellectuel.

IT. — Les Sciences.

C'est par les sciences que doit débuter l’esquisse du mouvement intellectuel" sous le Consulat : elles brillent alors d’un incomparable éclat. Cependant on doit remarquer, d'une part, que la plupart d’entre elles se sont constituées au xvu‘et au xvir siècles; d'autre part, que c’est à la fin de l’ancien régime ou pendant la Révolution que la plupart des savants de cette période ont fait leurs découvertes et produit leurs œuvres capitales.

Les mathématiques et l'astronomie. mathématique ont pour principaux représentants : Lagrange (1736-1813), « la plus haute pyramide des sciences mathématiques, » suivant le mot de Bonaparte ; Monge (1746-1818), l'inventeur de la