"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

358

CHAPITRE VI.

et Théodore Khonopka a coupé la tête de Piero Stamati, il a tué aussi le méchant juif et a fait dire trente messes pour le repos de l’âme de sa femme. V' « LE SEIGNEUR MERCURE » Quant à la ballade intitulée le Seigneur Mercure 1 qui, elle aussi, est pleine de merveilleux, son fond, malgré les broderies plus ou moins ingénieuses, n’est pas d’une invention originale. Le commencement du Seigneur Mercure rappelle la Belle Hélène. Comme le héros de cette ballade, le seigneur Mercure quitte sa maison, y laisse seule sa femme. Il ne s’en va pas à Venise comme Théodore Khonopka, mais « à la guerre » contre « les mécréants ». Pendant ce temps, sa femme reçoit les déclarations d’amour, non pas d’un vieillard « camus et rabougri », comme l’est Stamati, mais du jeune Spiridion Pietrovich, cousin de son mari. Avant de partir, le seigneur Mercure a donné à sa femme un collier magique. Il restera entier tant qu’elle lui restera fidèle. Mais celle-ci le trompe avec le cousin et le collier se brise. Le mari revient, après de longues aventures, et demande le collier; mais la femme en avait préparé un autre tout semblable et empoisonné. «Ce n’est pas là mon collier, dit Mercure. » les grains, dit-elle; vous savez qu’il y en avait soixantesept. »

1 La Guxla, pp. 55-66.