"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

LA BALLADE DE L’ÉPOUSE D’ASAN-AGA.

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9° Traduction de Henri Blaze [de Bury] clans les Poésies de Goethe, Paris, 1843, 1862, etc. Elle porte pour titre : « Complainte de la noble femme d’Hassan-Aga. Imité du morlaque. » Que vois-je de blanc là-bas dans le bois vert? Est-ce de la neige, des cygnes ? Si c’était de la neige, elle se fondrait ; si c’étaient les cygnes, ils s’envoleraient ; ce n’est pas de la neige, ce ne sont pas des cygnes, c’est l’éclat des tentes d’Hassan-Aga. Il est là, gisant et blessé ; sa mère et sa sœur le visitent ; sa femme néglige de venir vers lui. 10° Traduction de Xavier Marmier [d’après Talvj] dans la Revue contemporaine, 1853, et dans ses Lettres sur l’Adriatique et le Monténégro. Paris, 1854, t. I, pp. 300-303 : « Femme d’Assan. » Que voit-on de blanc dans lavette forêt de la montagne? Est-ce de la neige ? est-ce une nuée de cygnes ? Si c’était de la neige, elle serait fondue; si c’étaient des cygnes, ils se seraient envolés. Gen’est pas de la neige, ce ne sont pas des cygnes. C’est la tente de l’aga Hassan, où il s’est retiré souffrant d’une profonde blessure. Sa mère et sa sœur ont été le visiter. Sa femme, par pudeur, n’a osé faire comme elles. 11° Traduction d’Auguste Dozon, dans les Poésies populaires serbes, Paris, 1859 : « La Femme de HaçanAga. » Cette traduction est faite d’après le texte serbe de Karadjitch et non pas d’après celui de FortisL M. Matic se trompe lorsqu’il prétend qu’elle « direkt auf dem Originalberuht ». (Archiv für slavische Philologie, t. XXIX, p. 67.)

1 Karadjitch inséra la Triste ballade dans la première édition de son recueil (1814), mais non dans la seconde. Il espérait en obtenir une version plus exacte. N’ayant pas réussi à la trouver, il inséra de nouveau, dans la troisième édition (1846), le texte de Fortis, en le corrigeant sensiblement, beaucoup moins cependant que dans la première édition. A. Dozon reproduisit toutes ces corrections, p. ex. : vers 2, de la neige (Fortis, sniezi, pl. Karadjitch, snieg, sing.); vers 86, cœur de pierre (Fortis, srca argiaskoga ; Karadjitch, srca kamenita) ; etc.