"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

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CHAPITRE VIII.

temps qu’au Constitutionnel et au Courrier français, le communiqué suivant : LA GUZLA ou Choix de Poésies illyriques, ■recueiZZies dans la Dalmatie, la Bosnie, la Croatie et l’Berzégowine. Un vol. grand in-18, cartonné. Prix, 5 francs. Hyacinthe Maglanovich, joueur de guzla et poète illyrien. est peu connu hors de son pays ; mais l’élégant traducteur ou imitateur de ses chants poétiques assure l’avoir rencontré dans ses voyages, et donne sur sa personne des détails trop positifs pour qu’on puisse, sans témérité, regarder son récit comme une simple fiction. Quoi qu’il en soit, on peut affirmer, sans crainte de se voir contredit, qu’après avoir lu quelquesunes des ballades ou barcarolles du barde illyrien, telles que l’Aubépine de Veliko, la Belle Hélène ou le Vampire, soit l’Amant en bouteille ou Hadagny, il ne se trouvera personne qui n’accorde volontiers à la muse d'Hyacinthe Maglanovich une originalité fort remarquable, un intérêt vif et soutenu, et des inspirations fortes, souvent gracieuses et toujours poétiques. Cela posé, que le traducteur soit Français, comme on serait porté à le croire, ou qu’il soit Italien, si l’on s'en rapporte à la préface, nous ne chercherons point le mot de cette énigme, bien qu’il ne nous fallût peut-être pas remonter très haut pour le trouver. Bornons-nous à dire qu’il serait difficile de tirer un meilleur parti qu’il ne l’a fait des poésies du joueur de guzla, et qu’il a su les traduire en notre langue, non seulement avec goût, mais en leur donnant un plus vif intérêt, par des notes fort curieuses sur les mœurs peu connues des Morlaques et peuples voisins, témoin celle sur le vampirisme, si fort en vogue il y a quelques années. Le volume contenant ces poésies est imprimé en fort beaux caractères, sur papier vélin, et cartonné à la Bradel. En tête se trouve un joli portrait lithographié d’Hyacinthe Maglanovich, jouant de la guzla. Il peut prendre rang parmi les livres agréables qu’on est dans l’usage d’offrir pour étrennes. Il se vend à Paris, chez F.-G. Levrault, rue de la Harpe, n“ 81 ; et même maison, à Strasbourg 1 .

1 Journal des Débats du 21 décembre 1827. Le Constitutionnel du 22. Le Courrier français du 24.