"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

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chapitre x.

cœur de Monsieur l’Abbé. Que dites-vous de ce brave homme et de cette politesse anglaise 1 ? » Ce « nommé Bourring » qui irritait tant l’auteur des Paroles d’un croyant, n’était autre que l'aimable traducteur de l’anthologie russe. On a de lui en effet une petite brochure, celle dont parle Lamennais : UltraCatholicism in France, in a Letter to the Editor of « TheMonthly Repository » (Hackney, 5.d.,8 pp. in-8°) Bowring était entré en relations avec plusieurs philologues slaves distingués: Dobrowsky, Kopitar, Hanka, Karadjitch. Mais dès qu’il eut publié quelques articles en anglais, on comprit qu’il n’était pas aussi savant qu'on l’eût imaginé. Le 26 juillet 1828, Kopitar écrivait à Hanka : « Bowring non solum me ridiculum feciL et compromisit, ac si quid fecissem pro re slavica, imo plus Dobrovio fecissem woran kein wahres Wort ist. sed et vos omnes, utpote de nemcis querentes, praesertim vero Kollarium, quem dicit non fuisse intellectum a censore Budensi. In Ungarn kann ailes in integrum restituirt, und Kollar für das kleine Vergnügen des Bowringschen Compliments blutig büssen. « Rien « n’est si dangereux qu’un ignorant ami. Mieux vau« drait un sage ennemi », sagte schon der alte La Fontaine. Ich habe den Bowring und seine Commissionen an Dr. Rumy cedirt, ne invitus noceam amicis et bonae causae 3 . » John Bowring était assez connu à Paris. Le Moniteur annonçait son arrivée 4 . David d’Angers a fait de

1 Cité par M. Jules Claretie, Le Temps du 14 mai 1909. 2 Manque dans la Bibliographie lamennaisienne de J.-M. Quérard. 3 V. Jagié, Neue Briefe von Dobrowsky, Kopitar, etc. Berlin, 1897 pp. 76-77. Il s’agissait d’un article de Bowring, relatif à la littérature et la poésie de la Bohème, paru dans la Foreign Quarterly Review et traduit en français dans la Revue britannique, avril 1828. Moniteur universel, 1835, pp. 1895, 1911, 2003.