"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

« LA GUZLA » EN ANGLETERRE.

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qui lui paraissaient si bien caractériser le véritable esprit d’un peuple particulier, le bon critique de la Revue du Mois rendait hommage à l’extrême modestie du traducteur : « Nous n’ajouterons qu’un mot pour faire remarquer cette manière toute simple et dénuée de prétention avec laquelle ce petit travail est présenté au public. Le nom même de l’auteur si industrieux, si bien informé et d’un goût si parfait, est supprimé et sans doute avec lui nombre d’anecdotes qui eussent jeté une lumière plus intense sur cette oeuvre poétique. Si, comme nous croyons devoir l’y encourager, il continue la publication des ballades illyriennes, il serait à désirer qu’il le fît avec moins de discrétion que dans les pages que nous avons sous les yeux. » Mérimée dut être flatté d’un tel compliment. I 3 LA CRITIQUE DE LA <( FOREIGN QUARTERLY REVIEW » Sept mois plus tard, une autre revue anglaise, spécialement consacrée aux littératures étrangères, la Foreign Quarterly, publia un article aussi long que le précédent. M. Thomas Keightley, qui en était l’auteur, écrivain assez connu par ses études sur la mythologie, crut naturellement à l’authenticité du recueil. « Ce petit volume, disait-il, présente un certain intérêt, à la fois par sa nature et par le caractère personnel d’Hyacinthe Maglanovich ; à son talent nous devons la plus grande partie de la Guzla. « II existe certains états de société éminemment favorables à l’éclosion de la poésie populaire, à la formation et au développement du goût pour elle. Tel