"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

« LA GUZLA » EN ANGLETERRE.

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regards de l’univers qui pousse l’héroïsme de Sophocle à engager sa plus timide sœur à un acte qu’elle juge être une juste et nécessaire vengeance. Nous pourrions faire ressortir bien d’autres points de ressemblance entre cette ballade et d’autres poésies, anciennes ou modernes ; nous ne retiendrons que les circonstances pittoresques dans lesquelles sont suspendus les vêtements sanglants, qui, croyons-nous, se retrouveraient très semblables dans certaines romances. « Sur le poème suivant de Hyacinthe. : les Braves Heyduques, composé, dit-on, alors qu’il était membre de celte honorable confrérie, nous dirions mieux encore, et n’hésitons pas à le considérer comme l’un des plus grands efforts du plus grand poète que le monde ait jamais connu. » Si ce dithyrambe n’alla pas tout droit au cœur de Mérimée, nous ne savons ce qui aurait pu flatter son amour-propre d’auteur. Et pourtant, est-ce par modestie? il n’en parla pas dans sa préface de 1840. Après avoir traduit en anglais cette ballade, le critique cita une version en prose de la scène d’Ugolin, dans le but de comparer les deux histoires. « A supposer que ce merveilleux passage soit l’œuvre de quelque barde inconnu, présenté uniquement sous le lourd vêtement de prose que nous citons; peu hésiteraient à en établir la comparaison avec les fragments illyriens mentionnés. Un critique dirait sans doute : le poème illyrien est plus ' pittoresque, car le théâtre de l’action, une caverne dans la montagne, l’est plus qu’une tour dans une cité. Aucune circonstance, ajouterait-il, ne tend à rabaisser l’heyduque dans notre estime, le terrible silence dans lequel ils se renferment lui et sa famille, craignant même de lever la tête, est plus effrayant que les lamentations des enfants ; l’introduction d’un per-