"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

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chapitre x.

sonnage féminin et sa fermeté jusqu’au trépas accroissent l’effet ; avec ces enfants qui versent des larmes en secret, en jetant un regard sur le corps de leur mère, il n’y a rien qu’on puisse mettre en parallèle dans l’autre poème. Cette folie que provoque la soif est d’une saisissante vérité, et ce regard de loup que jette l’infortuné jeune homme sur le corps de sa mère nous fait tressaillir d’horreur. Les pieux sentiments de son frère se conçoivent aisément, tandis que ceux des enfants d’Ugolin, enveloppés dans un langage théologique, expriment le sacrifice de soi-même, et sont peut-être audessus de leur âge. Pas une parole ne traverse la vie du vieil heyduque, il s’enfonce en un repos muet et une apparente apathie, mais de profondes pensées traversent son âme; enfin il s’élance appelant ses enfants à sa suite, et le père et ses fils tombent, mais vengés. Comme ce père est supérieur au comte aveugle qui tâte le corps de ses enfants ! » Passant à un autre sujet, le critique déclarait : « Le héros delà poésie historique de l’lllyrie est Thomas 11, roi de Bosnie. ILy a, dans cette collection, un joli fragment d’un vieux poème où sa mort est décrite, et d’un autre que notre ami Hyacinthe appelle la Vision de Thomas 11. Le dernier des deux poèmes nous a frappé, comme étant d’un caractère supérieur. Comme il décrit la guerre entre les Turcs et les Chrétiens, nous avons espéré y découvrir quelque analogie avec les vieilles romances espagnoles. » Vient alors un long passage sur ces ballades bosniaques. Enfin, M. Keightley terminait : « Mais les pièces les plus intéressantes de ce petit volume sont peut-être les poèmes sur le vampirisme et le mauvais œil, ces extraordinaires illusions de l’imagination qui produisent tant de malheur et de misère.