"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

« LA GUZLA » EN ANGLETERRE.

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Les poèmes qui traitent du dernier sujet se rapprochent beaucoup des classiques grecs et latins. Chaque passage de Théocrite et de Virgile sur l'ensorcellement des troupeaux et des chanteurs qu’admirent les critiques et qu’étudient les écoliers, pourrait trouver un équivalent dans les poèmes de la Guzla. Le vampirisme est un vieux sujet, inconnu, croyons-nous, de l’antiquité; un ouvrage sur cette question [le Traité de dom Calmet] qui en contient une très remarquable analyse, auquel le traducteur de ces poèmes lui-même rend hommage, nous remémore avec force l’ignorance, le barbarisme, et la crédulité dont notre contrée même a donné nombre d’exemples dans les procès de sorcellerie, avant l’établissement des règlements qui mirent un terme à la persécution légale d’innocentes victimes accusées de ces pratiques diaboliques L » Le mois suivant, cet article était résumé dans un journal littéraire allemand, l’ lntelligenzblatt der Allgemeinen Literatur-Zeitung (juillet 1829, n° 61, pp. 494-495). A la tin de la notice, le traducteur allemand faisait cette intéressante déclaration : Au moment où nous écrivons ces lignes, nous lisons dans le Supplément littéraire du ilorgenblatt (n° 31) que ces poésies illyriennes sont simplement une mystification dans le genre de Macpherson. Un certain M. Mervincet (sicj, de Paris, qui -n’a jamais vu l’lllyrie, se serait plu à écrire cette petite collection. Donc, critiques, prenez bien garde désorroais quand il vous arrivera quelque chose de Paris : car ce génial jeune homme il l’est incontestablement avait déjà mystifié le public sous le masque d’un auteur dramatique espagnol. Mais la leçon venait trop tard pour M. Thomas Keightley, le critique de la Foreign Quarterly. Non content d’avoir loué la Guzla dans cette respectable

1 Foreign Quarterly Review, juin 1828, pp. 662-671.