"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

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CHAPITRE IX.

lano (Leipzig, J 844) et l’édition de la Correspondance administrative de Louis XIV (Documents inédits de l’Histoire de France), la présenta au public dans le Bulletin des sciences historiques, antiquités, rédigé par MM. Champollion. Nous ne citerons de sa notice que quelques passages qui se rapportent aux ballades traduites de la Guzla. Depuis qu’un Servien, Wouk Stéphanovitch, disait-il, a fait paraître à Vienne un recueil des poésies populaires de sa nation, les Allemands se sont adonnés avec zèle à l’exploitation de cette mine inconnue, qui leur procurait la connaissance d’une littérature étrangère presque entièrement ignorée. Un M. Talvi (sic) prit dans le recueil servien un grand nombre de pièces pour les traduire en allemand : une D 1 Jacob (re-sic) en fit autant. M. Gerhard, à l'aide d’un poète servien qui a séjourné en Allemagne, Siméon Milutinovitch, a traduit ou imité une foule d’autres pièces du même recueil, qui avaient été négligées par ses devanciers... M. Gerhard a voulu compléter sa collection, en traduisant aussi l’ouvrage récemment publié à Paris sous le titre de ta Guzla, ou choix de poésies illyriques recueillies dans la Dalmatie, la Bosnie, la Croatie et l’Hérzégowine. Toutes ces pièces forment ensemble deux volumes... En bon traducteur, M. Gerhard professe une grande admiration pour la poésie serviënne; il la trouve plus près du genre anacréontique que la poésie des Grecs modernes... Ces poésies sont curieuses, d’abord parce qu’elles sont l’expression de l’esprit national et de l’imagination d’un peuple peu connu ; en second lieu, parce qu’elles font continuellement allusion à des mœurs, des usages, des préjugés, etc., bien différents des nôtres. Par exemple, le morceau : la Fiancée du vampire nous retrace une superstition qui passe dans l’Est de l’Europe presque pour un article de foi... Puis, après avoir parlé sur le caractère général des piesmas héroïques où « les brigands et les Turcs jouent un grand rôle », M. Depping ajoutait : Un glossaire des termes et noms servions employés dans ce recueil termine le second volume : l’auteur y a donné aussi quelques notes historiques sur les événements auxquels les romances font allusion;

1 Die Vàmpyrenbraut. C’est la Belle Sophie de Mérimée.