La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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divertissements dans les cabarets, sans que personne pensât à rien d’ultérieur. Aux approches de la nuit, tous les jeunes gens, bien satisfaits de leur coup de main, s’en retournèrent par bandes de trente à quarante, chacun du côté de leur demeure. Cet événement ne fut, au vrai, qu'une simple révolte avecpillage ; aussi Je ne le regarde pas comme la vraie étincelle où s’est allumé le flambeau de la guerre ; il n’a été que l’occasion. Elle ne commença (je ne parle toujours que de la partie angevine, qui m'est seule connue), que le lendemain mercredi, sur les huit heures.

Du bourg du Pin, on avait entendu bien clairement le bruit du funeste coup de canon! tiré à Saint-Florent; mais on ignorait absolument ce qui s’y était passé. Le reste du jour et toute la nuit se passèrent dans l'anxiété et dans le désir de voir arriver quelques-uns de nos jeunes gens. Enfin, le mercredi, vers sept heures, paraît le nommé Jean lon, qui fait le détail de l’événement. Le hasard, ou je ne sais quelle autre cause, le conduisit, à son arrivée, vers la maison de M. Jacques Cathelineau, son cousin germain. Cathelineau, marié et père de cinq enfants, n'avait point été le mardi à SaintFlorent; c’est pourquoi, il n’était pas plus informé que les autres particuliers, et alors même il était à boulanger pour l'usage de sa maison. Ce que Blon rapporte lui fait une telle impression, qu’il annonce vouloir, au moment, laisser son opération.

‘Il s'agit malheureusement non pas d’un canon mais d’une modeste couleuvrine, montée sur affût fixe et dont la détonation ne pouvait pas s'entendre au Pin, à plusde vingt kilomètres, mème à vol d'oiseau.