La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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quarts de lieue au levant, IIS marchent, faisant grand bruit, et s'associent dans le trajet presque tous les gens de la campagne des environs. La circonstance de dénonciations nombreuses , formées antérieurement contre des métayers de Jallais, qui erraient dans les champs, ne contribua pas peu à grossir le nombre. Cependant on fut surpris de le voir s'élever à quatre ou cinq cents. Le détachement des nationaux qu’on allait combattre fut averti de bonne heure, que l'ennemi approchait. Il se mit en bataille sur la butte, se renforça du peu de patriotes, qu'il y avait dans le bourg, et pointa son canon de quatre, nommé le Missionnaire. Mais ce fut inutilement ; il ne tira qu'un coup, si mal dirigé, qu'il frappa la verge d’une cheminée. Les insurgés s’avancèrent avec audace et, dans un instant, ils furent maîtres du château. Alors, les républicains se débandèrent en tous sens ; la plupart laissèrent leurs armes, qui firent bien plaisir aux vainqueurs. Il n’y eut presque pas de morts ou de blessés dans cette affaire, qu'on peut regarder comme la première de toute la guerre. L’intrus de Jallais et un particulier notable y furent faits prisonniers. Il était alors un peu après midi. La troupe victorieuse ne s'arrêta à Jallais que le temps nécessaire pour prendre un peu de nourriture et faire rechercher des armes et des munitions qu’on espérait y trouver. Dès le soir même, Cathelineau la dirigea sur Chemillé.… Le bruit qu'elle faisait augmentait comme son nombre,

imprimé ajoute les mots « excepté la violence », inconnus du manuscrit,