La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

RAPPORT DE GALLOIS ET GENSONNÉ 189

d’un lieu où ils puissent, en vertu du deuxième article de ce décret, exercer leurs fonctions et réunir leurs fidèles paroissiens, dès que leur prétendu successeur se sera emparé de leur église ; sans cette précaution, les catholiques, dans la crainte d'être privés de la messe et des offices divins, appelés par la voix des faux pasteurs, seraient bientôt engagés à communiquer avec eux, et exposés aux risques d'une séduction presque inévitable.

« Dans les paroisses où il y a peu de propriétaires aisés, il sera sans doute difficile de trouver un local convenable, de se procurer des vases sacrés et des ornements ; alors une simple grange, un autel portatif, une chasuble d’indienne ou de quelque autre étoffe commune, des vases d’étain sufgont dans ce cas de nécessité, pour célébrer les is mystères et l'office divin.

« Cette simplicité, cette pauvreté, en nous rappelant les premiers siècles de l'Eglise et le berceau de notre sainte religion, peut être un puissant moyen pour exciter le zèle des ministres et la ferveur des fidèles, etc... »

(Suit un tableau idyllique de l'Eglise primitive. La lettre du grand vicaire indique aux curés toute une série de mesures à prendre, pour continuer leur ministère et notamment l'inscription des actes de l'état civil, dans le cas où lon installerait à leur place de « prétendus » successeurs.

« Ces manœuvres, continue le rapport, ont été puissamment secondées par des missionnaires établis dans le bourg de St-Laurent, district de Montaigu ; c’est même à l'activité de leur zèle, à leurs sourdes menées, à leurs infatigables et secrètes prédications, que nous croyons devoir principalement attribuer la disposition d’une très grande partie du peuple dans la